Activité-E
Synthèse
Ce bilan se veut une continuité de mes recherches sur la
dépendance aux nouvelles technologies de la communication et de l’information. Je parle ici d’un des impacts négatifs du web
social sur lequel les chercheurs ne s’entendent pas encore car très peu de
données sont disponibles à ce jour sur le sujet. Selon Magali Dufour, Directrice des
programmes d’intervention en toxicomanie à l’Université de Sherbrooke et l’une
des rares personnes à avoir mené une étude clinique sur le sujet, environ 1.5 à
2 % de la population serait dépendante à la technologie. Source : Dépendance
à Internet
Selon la Dre Marie-Anne Sergerie, il existe cinq types de
dépendance; le cybersexe ou cyberpornographie (la forme la plus répandue), la
cyber relation « à mon avis celle qui est la plus près du cours web social »
(rencontre en ligne, réseaux sociaux, texto, courriel, etc.), le trouble du jeu
vidéo en ligne (maintenant intégré dans le Manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM-V),
les transactions en ligne (enchères, transactions boursières, achats en ligne,
etc.) et le cyber amassage « la quantité et la rapidité d’accès aux
informations sur le web a été grandement facilitée par les agrégateurs, section
1.4.2 du module 1, une personne peut facilement suivre plusieurs voire des
centaines de fils et, dans certains cas, en devenir dépendant » (quantités
d’informations amassées en ligne sur une longue période).
Pour plus d’informations : Cyberdépendance
Tout comme plusieurs inventions à travers les siècles (électricité,
télégraphe, imprimerie, journaux, radio, photographie, téléphone, télévision,
Internet) tel que lu à la section 8.2 du module 8, j’ai réalisé que le web
social a changé nos façons d’interagir en tant que société de la même façon
que, par exemple; l’usage social du téléphone décrit par Patrick Flichy dans
son ouvrage intitulé « Une histoire de la communication moderne, page 127 ».
Est-ce que c’est le web social qui a créé la dépendance
? La réponse est non, la télévision, à
titre d’exemple, a, elle aussi, mené certains auditeurs à développer des
comportements excessifs. On n’a qu’à
penser aux services de « Télé-Achats dans les années 1980 et, encore
aujourd’hui, Achetez-en un, obtenez le deuxième gratuitement » les produits y
sont présentés de façon à ce que si vous ne l’achetez pas, vous ne profitez pas
des nouvelles innovations au meilleur prix.
Plusieurs types de médias utilisent des méthodes semblables afin
d’accrocher les consommateurs. Chaque
nouvelle invention est sans conséquence pour la majorité des personnes mais, un
certain pourcentage de la population est plus sensible à développer une
dépendance.
Au niveau de la dépendance, le web social a modifié notre
façon de se comporter à l’intérieur de la société virtuelle. La possibilité de se représenter, comme nous
l’avons vu à la section 6.3 du module 6, de façon anonyme par des pseudonymes
ou des avatars mène à des comportements que plusieurs personnes n’auraient pas
dans la société réelle. Avez-vous déjà
vu une personne regarder un magazine « Playboy » sur le banc d’une rue
achalander…sûrement pas ! Cette même
personne peut regarder toutes sortes de photos ou vidéos à caractère sexuel sur
son écran sans que personne ne le remarque.
Inversement, certaine personne utilise leur identité ou leur
e-réputation section 6.7.2 du module 6 dans le but de projeter une image
améliorée de leur vie quotidienne, on le voit sur des plates-formes comme
Facebook. Une faible estime de soi peut
mener à une compensation sur le web social.
Au cours de mes recherches sur la cyberdépendance, j’ai
réalisé qu’il n’y a aucune structure formelle qui relie les différents
intervenants du milieu. Au contraire, ce
sujet divise la communauté scientifique laissant un trou béant au niveau des
statistiques et des données qui pourraient s’avérer précieuse pour ceux qui
travaillent auprès des personnes ayant des problèmes de dépendances.
Dans le but de valider mon hypothèse, j’ai
communiqué par courriel avec Madame Cathy Tétreault, Directrice générale du Centre Cyber-aide voilà son
opinion : « Même si la
cyberdépendance est reconnue par l’Organisation mondiale
de la santé
depuis juillet 2018, je pense que la division s’explique du fait que la
cyberdépendance n’est pas reconnue médicalement par le Manuel diagnostique et statistique des
troubles mentaux
DSM-V. Ce qui a pour résultat que très peu de subventions sont proposées pour
effectuer des études longitudinales ou plus spécifiques.
Les
chercheurs ont besoin de montants considérables pour effectuer des recherches
sur lesquelles nous pourrions nous baser, nous les intervenant.e.s sur le
terrain.
Avant
de fonder le Centre Cyber-aide, j’ai travaillé comme intervenante en prévention
pour la Maison L’Odyssée et après j’étais responsable du programme JHA au
Centre Casa.
Et
c’est lors de ces mandats que j’ai effectué des liens concrets avec internet et
les technologies et la dépendance au JHA. Mes recherches m’ont amené à faire
des liens que Kimberly Young avait faits en 1997. Je pensais avoir découvert
quelque chose d’extraordinaire.
Aussi,
il est important de vous dire que Magalie Dufour de l’Université de Sherbrooke,
qui est une pionnière au Québec en ce qui concerne la cyberdépendance, a pris
le temps de me conseiller dans mes débuts.
J’ai
toujours su que la cyberdépendance frapperait fort et que nous ne serions pas
prêt.e.s à y faire face. C’est pourquoi malgré les embûches et les réticences
j’ai continué à étudier et à travailler dans les écoles avec les
élèves, l’équipe école et les parents. Il est important de vous spécifier que
je ne suis pas thérapeute. Je réfère toujours au CRDQ ou à un médecin. Je
suis intervenante en prévention, consultante, conférencière, auteure et
formatrice.
Le
manque de structure formelle (selon moi) s’explique aussi par le fait que la
cyberdépendance n’était pas reconnue, personne ne pouvait s’afficher
publiquement pour la traiter. Je souligne souvent que les intervenant.e.s
formé.e.s en toxicomanie sont les plus aptes à accompagner les personnes
cyberdépendantes, jusqu’à ce que les professionnels/les de la santé, soient
formé.e.s.
Saviez-vous
qu'un cours de 1 crédit est offert à l’université Laval? La responsable du
programme est Madame Claire Grenier.
Pour
terminer, il y a aussi le site cyberdépendance.ca qui est géré par Anne-Marie Sergerie, une psychologue
spécialisée en traitement de la cyberdépendance.
»
La cyberdépendance est un trouble
classé comme « Addictif », le rôle des intervenants à l’heure actuelle est de
transposer leurs connaissances en dépendance addictive afin d’aider comme ils
le peuvent les personnes de tous âges à décrocher de leur dépendance aux
technologies de l’information et de la communication.
Les besoins des chercheurs comme
Madame Magali Dufour et des professionnels exemple : Dre Marie-Anne
Sergerie, sont d’ordre financier. Sans
apport de fonds, que ce soit pour la recherche ou pour le développement de
thérapie adéquate et de formation auprès
de tous les acteurs liés à cette problématique, rien ne permet de bonifier le
peu d’informations existantes et, qui plus est, il est impossible de créer une
structure d’information formelle qui pourrait, selon moi, prendre la forme d’un
portail web unique réunissant les renseignements et les ressources offrant la
possibilité à ceux et celles qui pensent avoir un problème ou à leurs
entourages de pouvoir consulter de façon anonyme et, au besoin, avoir accès au
soutien nécessaire (ligne téléphonique sans frais, clavardage avec un
intervenant, forum de discussion ou communauté privé tel que vu à la section
6.2 du module 6, etc.).
Dans un article écrit par
Mathilde Roy pour L’Actualité le 10 novembre 2017, Magali Dufour affirme ce qui
rejoint ce que je viens d’écrire dans le paragraphe précédent « Si les ressources manquent, c’est en partie
parce que la cyberdépendance n’est pas encore une pathologie reconnue dans le Manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), la bible en
psychiatrie. Cette absence de statut
officiel empêche les organismes et autres professionnels de la santé d’obtenir
du financement supplémentaire. Les intervenants et les chercheurs attendent le
Plan d’action en matière de dépendance, que doit présenter le ministère
québécois de la Santé d’ici la fin de l’année, en espérant que du financement
pour la recherche et pour des services sera débloqué ».
« Il faut s’y intéresser et investir au Québec pour offrir des soins à
ces jeunes. Ils ont besoin d’aide ».
Source : L'Actualité
Prenez note que j’ai ajouté cet extrait d’article de L’Actualité qui
peut sembler redondant par rapport au paragraphe précédent. Le fait est que je l’ai découvert à la suite
d’une recherche sur Google avec les mots clés « cyberdépendance statistiques »
bien après l’avoir composé.
« Nos recherches
indiquent que les cyberdépendants perdent le contrôle de leur utilisation
d’internet, qui tourne souvent à l’obsession. Ils dépassent les limites de
temps qu’ils s’imposent ou qui leur sont imposées, ils y pensent sans arrêt.
Leur dépendance entraîne aussi des troubles fonctionnels, comme des conflits
familiaux, la perte de sommeil et d’appétit ou l’absentéisme à l’école ou au
travail, ainsi qu’une souffrance qui est cliniquement observable » résume
Magali Dufour à Eve Beaudin de l’Agence Science-Presse le 18 décembre 2017 Source : Journal
Métro
Afin de vérifier par moi-même et, après
avoir tenté plusieurs mots clés de recherche sur Google, j’ai eu les meilleurs
résultats en utilisant « thérapie cyberdépendance » :
Un portail de référence pour la
Capitale-Nationale :
CASA, centre ayant un programme de traitement
pour la cyberdépendance :
Le Grand Chemin, centre spécialisé pour
les adolescents offrant un service en cyberdépendance :
Comme nous avons pu le constater dans
le courriel de Madame Tétreault, ce sujet avait déjà été abordé au cours des
années 1990 par la Dre Kimberly Young, une psychologue agréée de renommée
internationale et experte des comportements en ligne et de la cyberdépendance. Elle a été la première personne à parler de
dépendance à Internet dans son ouvrage publié en 1998 intitulé « Caught in the
Net ».
Au cours des vingt dernières années, la
cyberdépendance a été socialement classée comme un sujet tabou au même titre
que plusieurs autres problématiques touchant la santé mentale. À ce jour, nous croyons qu’environ 1.5 à 2 %
de la population est concernée mais, avec si peu de données, est-ce
représentatif de la réalité ? J’en doute
!
On remarque une tendance récente par
rapport au côté plus sombre d’Internet, le web social est utilisé dans le but
de sensibiliser la population sur certains sujets autrefois tabou, que l’on
pense au documentaire « Bye
» où il est question de la quête d’un père :
« Thomas s’est enlevé la vie à 14 ans. Deux ans plus tard, son père
cherche toujours à comprendre ce qui l’a poussé à poser ce geste en ne laissant
qu’un seul mot en guise d’adieu : « Bye ». Dans sa quête de solutions
pour prévenir le suicide en ligne, Alexandre rencontre des adolescents, des
parents et différents experts afin de mieux cerner l’ampleur du phénomène de la
cyberdépendance et les enjeux actuels en santé mentale. Alexandre Taillefer ne
veut pas seulement comprendre, il veut que les choses changent. »
Source : La
quête d’Alexandre Taillefer pour comprendre le suicide de son fils
Une nouvelle série de dix épisodes
verra le jour cet automne sur TVA « Le Jeu ».
Il s’agit d’une fiction basée sur la cyber intimidation un fléau social
récent.
Est-ce que cette tendance d’usage du
web social dans le but de sensibiliser et soutenir les personnes vulnérables à
la cyberdépendance se poursuivra…je l’espère !
Dans un horizon à court terme soit dans
la prochaine année, je suis d’avis que nous assisterons à un statu quo. Nous lirons probablement quelques articles
par ci par là du moins ceux et celles qui suivent les fils RSS des personnes
qui travaillent sur ce sujet. Je
n’entrevois aucun changement significatif pour cette période.
À moyen terme soit, d’ici les
cinq prochaines années, on peut espérer que des études tel que Virtuado (voir
bilan sommaire Projet
de recherche VIRTUADO) aboutiront et que des projets similaires seront
menés auprès de la population en général, pas seulement chez les 12-17 ans, la
souffrance n’a pas d’âge. Description du
projet :
Qui sont les jeunes
cyberdépendants ?
« C’est le point de départ d’une toute première étude québécoise visant à
dresser le portrait clinique des jeunes qui se présentent dans les centres de
réadaptation en dépendance pour des problèmes de cyberdépendance. L'étude Virtuado est pilotée par la chercheuse
Magali Dufour, de l'Université de Sherbrooke, et financée par le ministère de
la Santé et des Services sociaux. Les
résultats préliminaires montrent que le problème est bien réel. « Ce n'est
pas une invention des journalistes », tranche la chercheuse Magali
Dufour. Elle explique également que le
problème touche majoritairement des garçons, chez qui on observe des
changements de comportements et qui passent en moyenne 56 heures par
semaine sur Internet, en plus de leurs heures d'école. Les résultats de l'étude Virtuado doivent
être publiés au cours des prochains mois ».
Nous sommes en pleine campagne
électorale, nous verrons le 1er octobre 2018 qui nous gouvernera et
qu’elle orientation le ou la nouvelle Ministre donnera quant à la suite du
dossier de la cyberdépendance.
D’ici vingt ans, comme je suis une
personne de nature optimiste, j’ose croire que la cyberdépendance sera bel et
bien reconnue comme une maladie et que les personnes faisant face à cette
réalité auront accès aux renseignements, ressources et soutien nécessaire à
leur guérison.
Souhaitons aussi que le
Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) dépasse le stade de pensée
actuelle qui est « Le ministère de la
Santé et des Services sociaux (MSSS) travaille à la production d'un nouveau
plan d'action en dépendance. À l'heure actuelle, impossible de savoir si ce
plan comprendra ou non la cyberdépendance.
Alors, à quand une
reconnaissance officielle du problème ?
« Actuellement, dans nos orientations ministérielles, on considère
la cyberdépendance comme un phénomène en émergence et on est à documenter ce
phénomène », explique Lynne Dugay, qui est à la tête de la Direction des
dépendances et de l'itinérance du MSSS.
En conclusion
Selon Michel
Cartier, section 8.4 du module 8
« L'être humain vit dans un espace-temps qui
façonne la conscience qu'il a de son environnement. Or, parce qu'Internet
modifie cet espace-temps, il devient le miroir et le catalyseur des mutations
qu'il intensifie pour le meilleur ou pour le pire ».
L’avènement d’Internet, du web social
et de tous les dérivés (applications, plates-formes de réseautage, etc.), nous a
mené en tant que société à suivre une évolution rapide et constante, nous
voyons de nouvelles applications se développer dans tous les secteurs
(bancaire, alimentaire, vente et échange, jeux, etc.). Même les chaînes de restauration rapide
(exemple Mc Donalds) à son application facilitant la vie de l’utilisateur qui
peut maintenant, en plus de localiser la succursale la plus près de lui,
profiter de la commande mobile et même payer via Visa ou Mastercard Débit à
partir de son téléphone intelligent.
Le web social continue d’évoluer année
après année, bien malin celui qui pourrait prédire jusqu’où cela nous mènera.
Comme par le passé, notre société
s’adapte à cette nouvelle ère qu’est celle du village global, les frontières
sont tombées et nous avons un accès ad
hoc aux informations à l’échelle planétaire. Ces nouvelles technologies de l’information
et de la communication font en sorte que nous sommes devenus « hyperconnectés »
et que tout se passe à la vitesse de l’éclair.
Pour certains, il s’agit d’un agent
facilitateur au niveau professionnel, pour d’autres cela permet de briser
l’isolement en ayant la possibilité de communiquer avec des personnes ayant les
mêmes intérêts (les communautés section 6.2.2 du module 6).
Pour le pourcentage ayant une
prédisposition à la dépendance, leur nombre croîtra étant donné la
disponibilité et le faible coût d’accès à Internet.
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