lundi 27 août 2018

Synthèse du cours INF 6107


Activité-E
Synthèse

Ce bilan se veut une continuité de mes recherches sur la dépendance aux nouvelles technologies de la communication et de l’information.  Je parle ici d’un des impacts négatifs du web social sur lequel les chercheurs ne s’entendent pas encore car très peu de données sont disponibles à ce jour sur le sujet.  Selon Magali Dufour, Directrice des programmes d’intervention en toxicomanie à l’Université de Sherbrooke et l’une des rares personnes à avoir mené une étude clinique sur le sujet, environ 1.5 à 2 % de la population serait dépendante à la technologie.  Source : Dépendance à Internet

Selon la Dre Marie-Anne Sergerie, il existe cinq types de dépendance; le cybersexe ou cyberpornographie (la forme la plus répandue), la cyber relation « à mon avis celle qui est la plus près du cours web social » (rencontre en ligne, réseaux sociaux, texto, courriel, etc.), le trouble du jeu vidéo en ligne (maintenant intégré dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM-V), les transactions en ligne (enchères, transactions boursières, achats en ligne, etc.) et le cyber amassage « la quantité et la rapidité d’accès aux informations sur le web a été grandement facilitée par les agrégateurs, section 1.4.2 du module 1, une personne peut facilement suivre plusieurs voire des centaines de fils et, dans certains cas, en devenir dépendant » (quantités d’informations amassées en ligne sur une longue période). 

Pour plus d’informations : Cyberdépendance

Tout comme plusieurs inventions à travers les siècles (électricité, télégraphe, imprimerie, journaux, radio, photographie, téléphone, télévision, Internet) tel que lu à la section 8.2 du module 8, j’ai réalisé que le web social a changé nos façons d’interagir en tant que société de la même façon que, par exemple; l’usage social du téléphone décrit par Patrick Flichy dans son ouvrage intitulé « Une histoire de la communication moderne, page 127 ».

Est-ce que c’est le web social qui a créé la dépendance ?  La réponse est non, la télévision, à titre d’exemple, a, elle aussi, mené certains auditeurs à développer des comportements excessifs.  On n’a qu’à penser aux services de « Télé-Achats dans les années 1980 et, encore aujourd’hui, Achetez-en un, obtenez le deuxième gratuitement » les produits y sont présentés de façon à ce que si vous ne l’achetez pas, vous ne profitez pas des nouvelles innovations au meilleur prix.  Plusieurs types de médias utilisent des méthodes semblables afin d’accrocher les consommateurs.  Chaque nouvelle invention est sans conséquence pour la majorité des personnes mais, un certain pourcentage de la population est plus sensible à développer une dépendance.

Au niveau de la dépendance, le web social a modifié notre façon de se comporter à l’intérieur de la société virtuelle.  La possibilité de se représenter, comme nous l’avons vu à la section 6.3 du module 6, de façon anonyme par des pseudonymes ou des avatars mène à des comportements que plusieurs personnes n’auraient pas dans la société réelle.  Avez-vous déjà vu une personne regarder un magazine « Playboy » sur le banc d’une rue achalander…sûrement pas !  Cette même personne peut regarder toutes sortes de photos ou vidéos à caractère sexuel sur son écran sans que personne ne le remarque.

Inversement, certaine personne utilise leur identité ou leur e-réputation section 6.7.2 du module 6 dans le but de projeter une image améliorée de leur vie quotidienne, on le voit sur des plates-formes comme Facebook.  Une faible estime de soi peut mener à une compensation sur le web social.

Au cours de mes recherches sur la cyberdépendance, j’ai réalisé qu’il n’y a aucune structure formelle qui relie les différents intervenants du milieu.  Au contraire, ce sujet divise la communauté scientifique laissant un trou béant au niveau des statistiques et des données qui pourraient s’avérer précieuse pour ceux qui travaillent auprès des personnes ayant des problèmes de dépendances.  

Dans le but de valider mon hypothèse, j’ai communiqué par courriel avec Madame Cathy Tétreault, Directrice générale du Centre Cyber-aide voilà son opinion : « Même si la cyberdépendance est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé depuis juillet 2018, je pense que la division s’explique du fait que la cyberdépendance n’est pas reconnue médicalement par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM-V. Ce qui a pour résultat que très peu de subventions sont proposées pour effectuer des études longitudinales ou plus spécifiques. 
Les chercheurs ont besoin de montants considérables pour effectuer des recherches sur lesquelles nous pourrions nous baser, nous les intervenant.e.s sur le terrain.
Avant de fonder le Centre Cyber-aide, j’ai travaillé comme intervenante en prévention pour la Maison L’Odyssée et après j’étais responsable du programme JHA au Centre Casa.
Et c’est lors de ces mandats que j’ai effectué des liens concrets avec internet et les technologies et la dépendance au JHA. Mes recherches m’ont amené à faire des liens que Kimberly Young avait faits en 1997. Je pensais avoir découvert quelque chose d’extraordinaire. 
Aussi, il est important de vous dire que Magalie Dufour de l’Université de Sherbrooke, qui est une pionnière au Québec en ce qui concerne la cyberdépendance, a pris le temps de me conseiller dans mes débuts. 
J’ai toujours su que la cyberdépendance frapperait fort et que nous ne serions pas prêt.e.s à y faire face. C’est pourquoi malgré les embûches et les réticences j’ai continué à étudier et à travailler dans les écoles avec les élèves, l’équipe école et les parents. Il est important de vous spécifier que je ne suis pas thérapeute.  Je réfère toujours au CRDQ ou à un médecin. Je suis intervenante en prévention, consultante, conférencière, auteure et formatrice. 
Le manque de structure formelle (selon moi) s’explique aussi par le fait que la cyberdépendance n’était pas reconnue, personne ne pouvait s’afficher publiquement pour la traiter. Je souligne souvent que les intervenant.e.s formé.e.s en toxicomanie sont les plus aptes à accompagner les personnes cyberdépendantes, jusqu’à ce que les professionnels/les de la santé, soient formé.e.s. 
Saviez-vous qu'un cours de 1 crédit est offert à l’université Laval? La responsable du programme est Madame Claire Grenier. 
Pour terminer, il y a aussi le site cyberdépendance.ca qui est géré par Anne-Marie Sergerie, une psychologue spécialisée en traitement de la cyberdépendance. »

La cyberdépendance est un trouble classé comme « Addictif », le rôle des intervenants à l’heure actuelle est de transposer leurs connaissances en dépendance addictive afin d’aider comme ils le peuvent les personnes de tous âges à décrocher de leur dépendance aux technologies de l’information et de la communication.

Les besoins des chercheurs comme Madame Magali Dufour et des professionnels exemple : Dre Marie-Anne Sergerie, sont d’ordre financier.  Sans apport de fonds, que ce soit pour la recherche ou pour le développement de thérapie adéquate et de formation  auprès de tous les acteurs liés à cette problématique, rien ne permet de bonifier le peu d’informations existantes et, qui plus est, il est impossible de créer une structure d’information formelle qui pourrait, selon moi, prendre la forme d’un portail web unique réunissant les renseignements et les ressources offrant la possibilité à ceux et celles qui pensent avoir un problème ou à leurs entourages de pouvoir consulter de façon anonyme et, au besoin, avoir accès au soutien nécessaire (ligne téléphonique sans frais, clavardage avec un intervenant, forum de discussion ou communauté privé tel que vu à la section 6.2 du module 6, etc.). 

Dans un article écrit par Mathilde Roy pour L’Actualité le 10 novembre 2017, Magali Dufour affirme ce qui rejoint ce que je viens d’écrire dans le paragraphe précédent « Si les ressources manquent, c’est en partie parce que la cyberdépendance n’est pas encore une pathologie reconnue dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), la bible en psychiatrie.  Cette absence de statut officiel empêche les organismes et autres professionnels de la santé d’obtenir du financement supplémentaire. Les intervenants et les chercheurs attendent le Plan d’action en matière de dépendance, que doit présenter le ministère québécois de la Santé d’ici la fin de l’année, en espérant que du financement pour la recherche et pour des services sera débloqué ». 
« Il faut s’y intéresser et investir au Québec pour offrir des soins à ces jeunes. Ils ont besoin d’aide ».  Source : L'Actualité
Prenez note que j’ai ajouté cet extrait d’article de L’Actualité qui peut sembler redondant par rapport au paragraphe précédent.  Le fait est que je l’ai découvert à la suite d’une recherche sur Google avec les mots clés « cyberdépendance statistiques » bien après l’avoir composé.

« Nos recherches indiquent que les cyberdépendants perdent le contrôle de leur utilisation d’internet, qui tourne souvent à l’obsession. Ils dépassent les limites de temps qu’ils s’imposent ou qui leur sont imposées, ils y pensent sans arrêt. Leur dépendance entraîne aussi des troubles fonctionnels, comme des conflits familiaux, la perte de sommeil et d’appétit ou l’absentéisme à l’école ou au travail, ainsi qu’une souffrance qui est cliniquement observable » résume Magali Dufour à Eve Beaudin de l’Agence Science-Presse le 18 décembre 2017  Source : Journal Métro

Afin de vérifier par moi-même et, après avoir tenté plusieurs mots clés de recherche sur Google, j’ai eu les meilleurs résultats en utilisant « thérapie cyberdépendance » :

Un portail de référence pour la Capitale-Nationale :

CASA, centre ayant un programme de traitement pour la cyberdépendance :

Le Grand Chemin, centre spécialisé pour les adolescents offrant un service en cyberdépendance :

Comme nous avons pu le constater dans le courriel de Madame Tétreault, ce sujet avait déjà été abordé au cours des années 1990 par la Dre Kimberly Young, une psychologue agréée de renommée internationale et experte des comportements en ligne et de la cyberdépendance.  Elle a été la première personne à parler de dépendance à Internet dans son ouvrage publié en 1998 intitulé « Caught in the Net ».

Au cours des vingt dernières années, la cyberdépendance a été socialement classée comme un sujet tabou au même titre que plusieurs autres problématiques touchant la santé mentale.  À ce jour, nous croyons qu’environ 1.5 à 2 % de la population est concernée mais, avec si peu de données, est-ce représentatif de la réalité ?  J’en doute !

On remarque une tendance récente par rapport au côté plus sombre d’Internet, le web social est utilisé dans le but de sensibiliser la population sur certains sujets autrefois tabou, que l’on pense au documentaire « Bye » où il est question de la quête d’un père :
« Thomas s’est enlevé la vie à 14 ans. Deux ans plus tard, son père cherche toujours à comprendre ce qui l’a poussé à poser ce geste en ne laissant qu’un seul mot en guise d’adieu : « Bye ». Dans sa quête de solutions pour prévenir le suicide en ligne, Alexandre rencontre des adolescents, des parents et différents experts afin de mieux cerner l’ampleur du phénomène de la cyberdépendance et les enjeux actuels en santé mentale. Alexandre Taillefer ne veut pas seulement comprendre, il veut que les choses changent. »  Source : La quête d’Alexandre Taillefer pour comprendre le suicide de son fils

Une nouvelle série de dix épisodes verra le jour cet automne sur TVA « Le Jeu ».  Il s’agit d’une fiction basée sur la cyber intimidation un fléau social récent. 

Est-ce que cette tendance d’usage du web social dans le but de sensibiliser et soutenir les personnes vulnérables à la cyberdépendance se poursuivra…je l’espère !

Dans un horizon à court terme soit dans la prochaine année, je suis d’avis que nous assisterons à un statu quo.  Nous lirons probablement quelques articles par ci par là du moins ceux et celles qui suivent les fils RSS des personnes qui travaillent sur ce sujet.  Je n’entrevois aucun changement significatif pour cette période.

À moyen terme soit, d’ici les cinq prochaines années, on peut espérer que des études tel que Virtuado (voir bilan sommaire Projet de recherche VIRTUADO) aboutiront et que des projets similaires seront menés auprès de la population en général, pas seulement chez les 12-17 ans, la souffrance n’a pas d’âge.  Description du projet :

Qui sont les jeunes cyberdépendants ?
« C’est le point de départ d’une toute première étude québécoise visant à dresser le portrait clinique des jeunes qui se présentent dans les centres de réadaptation en dépendance pour des problèmes de cyberdépendance.  L'étude Virtuado est pilotée par la chercheuse Magali Dufour, de l'Université de Sherbrooke, et financée par le ministère de la Santé et des Services sociaux.  Les résultats préliminaires montrent que le problème est bien réel. « Ce n'est pas une invention des journalistes », tranche la chercheuse Magali Dufour.  Elle explique également que le problème touche majoritairement des garçons, chez qui on observe des changements de comportements et qui passent en moyenne 56 heures par semaine sur Internet, en plus de leurs heures d'école.  Les résultats de l'étude Virtuado doivent être publiés au cours des prochains mois ». 

Nous sommes en pleine campagne électorale, nous verrons le 1er octobre 2018 qui nous gouvernera et qu’elle orientation le ou la nouvelle Ministre donnera quant à la suite du dossier de la cyberdépendance. 

D’ici vingt ans, comme je suis une personne de nature optimiste, j’ose croire que la cyberdépendance sera bel et bien reconnue comme une maladie et que les personnes faisant face à cette réalité auront accès aux renseignements, ressources et soutien nécessaire à leur guérison.

Souhaitons aussi que le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) dépasse le stade de pensée actuelle qui est « Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) travaille à la production d'un nouveau plan d'action en dépendance. À l'heure actuelle, impossible de savoir si ce plan comprendra ou non la cyberdépendance.
Alors, à quand une reconnaissance officielle du problème ?  « Actuellement, dans nos orientations ministérielles, on considère la cyberdépendance comme un phénomène en émergence et on est à documenter ce phénomène », explique Lynne Dugay, qui est à la tête de la Direction des dépendances et de l'itinérance du MSSS.

En conclusion

Selon Michel Cartier, section 8.4 du module 8
« L'être humain vit dans un espace-temps qui façonne la conscience qu'il a de son environnement. Or, parce qu'Internet modifie cet espace-temps, il devient le miroir et le catalyseur des mutations qu'il intensifie pour le meilleur ou pour le pire ».

L’avènement d’Internet, du web social et de tous les dérivés (applications, plates-formes de réseautage, etc.), nous a mené en tant que société à suivre une évolution rapide et constante, nous voyons de nouvelles applications se développer dans tous les secteurs (bancaire, alimentaire, vente et échange, jeux, etc.).  Même les chaînes de restauration rapide (exemple Mc Donalds) à son application facilitant la vie de l’utilisateur qui peut maintenant, en plus de localiser la succursale la plus près de lui, profiter de la commande mobile et même payer via Visa ou Mastercard Débit à partir de son téléphone intelligent.

Le web social continue d’évoluer année après année, bien malin celui qui pourrait prédire jusqu’où cela nous mènera.

Comme par le passé, notre société s’adapte à cette nouvelle ère qu’est celle du village global, les frontières sont tombées et nous avons un accès ad hoc aux informations à l’échelle planétaire.  Ces nouvelles technologies de l’information et de la communication font en sorte que nous sommes devenus « hyperconnectés » et que tout se passe à la vitesse de l’éclair.

Pour certains, il s’agit d’un agent facilitateur au niveau professionnel, pour d’autres cela permet de briser l’isolement en ayant la possibilité de communiquer avec des personnes ayant les mêmes intérêts (les communautés section 6.2.2 du module 6).

Pour le pourcentage ayant une prédisposition à la dépendance, leur nombre croîtra étant donné la disponibilité et le faible coût d’accès à Internet.

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